Nous sommes dans la première quizaine du mois de juillet 2009, encore un mardi ensoleillé et chaud......le bonheur!!!!

Courant de matinée, installée tranquillement à mon bureau sur mon ordi en train de mettre mon blog à jour et présenter les photos prises dans le Jura, le téléphone retentit, je décroche et entends :

" Allo Madame L? Je suis le Dr X qui vous a pratiqué la biopsie",

"Oui bonjour Madame, alors lui dis-je d'un ton très décontracté?"

Je l'entends me dire "Je suis désolée, j'ai pas une bonne nouvelle" et là tout s'emballe, ma tête surtout...... et une colère noire monte en moi, j'entends hurler des insultes prenant conscience que c'est de ma bouche qu'elles sortent!!!!!!

"Vous êtes désoléeeeee, et moi alors"? en hurlant.......et là tout se brouille!!!! Je l’entends me dire «  Si vous avez besoin de moi……. » mais j’ai déjà raccroché.

Mon regard se fixe sur l’extérieur, les immeubles, Paris, tout ce qui m’entoure comme si c’était le dernier jour, le dernier moment où il m’est encore possible de les regarder……tout s’écroule……en l’espace d’une seconde votre devenir bascule, vous ne savez plus qui vous êtes………du 6^e étage où j’habite, je me retrouve au sous-sol, je fais les cent pas, je suis démunie, je ne sais plus quoi faire, il faut absolument que j’appelle quelqu’un, mais qui ? Mon mari il n’en est pas question, je ne peux pas lui infliger un pareil coup de massue au téléphone, ma fille non plus, il faut que je contacte une personne de confiance, que je connais suffisament, avec qui j’ai une certaine intimité sans trop, et d’un coup je pense à l’amie chez qui nous venons de passer le week end.

Je ne me souviens plus les termes exacts de notre conversation, une petite précision elle est collègue avec mon mari, ce dont je me souviens, c’est qu’elle m’ai dit : "tu veux que j’en parle à Lolo(diminutif que je donne à mon mari)? Que je lui demande de te rappeler ? " et moi de hurler en pleurs NON surtout pas, ne lui dit rien, même pas que je t’ai appelée, promet le moi, donne moi ta parole stp…… et nous raccrochons.

Moi toujours autant perdue, je ne réalise pas, la question qui se pose à moi, c’est comment en parler à mon mari ce soir sans l’affoler, pour cela il faut que je sois calme, mais comment faire ? Je me sens au milieu du désert sans boussole……… Puis comme un éclair, me viens la seule solution…….le Pr Paul-L de l’hôpital Necker, lui saura quoi me dire et que faire, souvenez-vous c’est mon maître et mon guide dans l’univers médical, il a bien sur des confrères dans un peu toutes les spécialités. Aussi je l’appelle, il est ma seule et unique solution d'apaisement, pour vous donner l’ampleur de ce côté humain que je vous décris, c’est qu’il reste disponible et à l’écoute à tout moment.

Je lui explique en pleurs mon sentiment, que je me sens perdue, ne sachant quoi faire,  le fait que je ne veuille pas le dire à mon mari pour le préserver, qu’il ne mérite pas cela ect, ect…….et là , il me dit qu’il est impossible de lui cacher, qu’il me faut lui dire dès ce soir, que sans doute je n’apprécierai pas si c’était le sens inverse, que mon mari ait quelque chose et ne m’en parle pas ! Que c’est quelque chose que l’on ne peut vivre seule, que l’on ne peut pas cacher. Il a raison!

Je lui dis après coup que je voudrais être soignée soit à l’institut Marie Curie ou à l’IGR (institut Gustave Roussy) de Villejuif, il me répond : « Ce sera Curie, je prends contact avec avec mon confrère et vous tiens au courant »

Me voilà soulagée, le brouillard se dissipe un peu, il me faut maintenant pour ce soir rassembler toutes mes forces pour amorcer avec désinvolture le sujet……